dimanche 29 juillet 2007

Stéphane Laporte, ou comment écrire une histoire cul-cul

Il est 18h00. Ça fait cinq minutes que j'ai fini de manger. J'ai un p'tit hockey dans ma main. Je cours vers la télé, ma deuxième mère, que je regarde de très très près. Un pied, pas plus. Aujourd'hui je porte des fonds de bouteille - Y a t-il vraiment un lien ?

Le générique commence, les pièces du casse-tête se mettent en ordre. L'émission commence. Un zèbre, des marionnettes, un vieux cultivateur, trois personnages qui vivent dans un monde sans murs. Grand-mère qui raconte des histoires, plus de marionnettes, des chansons et à la toute fin une dose de bons sentiments. J'ai jamais vraiment aimé la fin, mais je la regardais quand même, intrigué, curieux...

À 18h30, tout étais fini. "Etienne, Passe-Partout vient de se terminer, va falloir penser à prendre ton bain et à aller te coucher." Le ton est affectueux, mais autoritaire. Ma mère ne le répètera pas trois fois.

Je détestais Claude Saucier, l'homme qui m'obligeait à aller prendre mon bain. Claude Saucier animait TéléService, l'émission d'intérêts-publiques qui suivait Passe-Partout. À chaque fois qu'il apparaissait à l'écran, je savais qu'il ne me restait plus beaucoup de temps. Je reprenais mon p'tit hockey et me dirigeais vers le passage de l'entrée. À genoux par terre, j'étais Guy Lafleur. Mon père venait me rejoindre pour une partie de 10-12 minutes. Une éternité pour l'enfant que j'étais. Le premier rendu à 10.

Un p'tit pied de nez à ma mère. "Je joue au hockey avec papa, j'irai prendre mon bain, après."

100 fois, on a fait ça. 100 fois, on a défié ensemble les ordres de ma mère, qui dans le fond le savait bien que la partie de hockey était immanquable. C'était notre moment à mon père et moi. La game. L'occasion de me mesurer, d'essayer mon nouveau slap shot, que je venais de pratiquer au sous-sol. Mon père me laissait gagner.

Mais quatre ou cinq fois par année, ça ne lui tentait pas de me laisser gagner. Je perdais 10-6 ou 10-8. Mais je perdais. Et je pleurais. La fin du monde, quand ça arrivait.

Ma mère me consolait dans le bain. Mon père venait me voir, il me disait que je pourrais le battre le lendemain. Il avait raison. Le lendemain, je gagnais toujours. Triomphant, Heureux d'avoir battu celui qui m'avait humilié la veille. Guy Lafleur, qui descend à l'aile, Shutt à sa gauche, Lemaire, au centre, Lafleur feinte un tir, déjoue un défenseur, lance... Et compte !

15 minutes de délice je vous dis.

Passe-partout, est-ce que ça vieillit bien ?

J'ai envie de crier un gros oui à cette question. J'ai écouté cette émission là très longtemps et j'en garde d'excellents souvenirs. Vous souvenez-vous c'était quoi l'émission tout de suite après Passe partout ?

Anyway, je ne suis plus si sûr de ma réponse.

Un p'tit video, où Canelle et Pruneau jouent à la maman et au papa me laisse un peu perplexe. Les deux s'attardent à discipliner leurs poupées. Ça rentre au poste...

Une semaine

Il me semble que je rattrape toujours le temps perdu avec ce blog.

Une semaine a passé.

Dimanche dernier, je suis allé voir la course de Champ Car. J'ai fait un topo sur les pompiers du circuit et j'ai regardé la dernière heure de la course en espérant secrètement que quelque chose qui la transcederait arrive, mais c'est pas arrivé. Une course très plate.

Lundi j'ai fait de la TV. Une conversation avec l'animateur remplaçant du téléjournal Alberta. C'est moi qui a ouvert le bulletin. Drôle. Je porte un polo ligné horizontalement (bleu-orange, jaune et gris) par dessus, ils ont eu la délicatesse de me donner un veston, rayé vertical. Ah oui, je parlais du plus gros feu que la ville a connu en 28 ans. Presque 100 maisons de détruites. Une espèce de Ground Zéro, dans un quartier résidentiel.

Mardi, j'ai signé des autographes toute la journée...

J'ai aussi couvert la "grève" possible d'une vingtaine de mille employés de la construction en Alberta. Ils ont voté à 95% pour donner un mandat de grève aux 4 syndicats qui les représentent. Mais ils ne feront pas la grève... Je crois qu'ils ont peur de ce que ça pourrait donner... Même leur porte-parole dit haut et fort : "Ne vous inquiétez pas, on veut juste avoir ce vote de grève pour négocier, mais on ne fera pas vraiment de grève, Nous non plus ça ne nous tente pas."

Mercredi, je sais plus ce que j'ai fait.

Jeudi, j'ai fait une histoire sur les profits des compagnies pétrolières dans le dernier trimestre. Petro-Canada a fait 845 millions de profit (5 milliards- 448 millions de revenus) dans les trois derniers mois. Dans les sables bitumineux, une compagnie a vu ses profits chuter de 50% par rapport à la même période l'année dernière, pour s'établir à 641 millions pour les trois derniers mois !!!!!!!!

Vendredi je suis retourné à Tent City, j'ai donné mon numéro de cell à un itinérant qui voulait me faire visiter Tent City un soir de party. Les itinérants venaient de recevoir leur chèque et la journée est baptisé Mardis-gras ! Finalement ils ne m'ont jamais appelé et maintenant le week-end est fini. J'étais allé les voir pour leur demander si ça leur tentait de retourner dans les refuges pour sans-abris, plutôt que de vivre dans leur tente en plein centre-ville. Ils m'ont dit NON, ils ne veulent pas retourner dans les refuges.

Hier, j'ai rien fait. Ah oui, du lavage c'est vrai. Pas eu le courage de vous écire non plus. J'ai de la misère avec mes brassées de blanc, il reste toujours des taches jaunes en dessous de mes bras... Que faire ?? C'est plate, tu paies une chemise 50$, pis t'es juste capable de la mettre trois fois. Ah oui, je me suis pointé au party de départ de Martine Biron, qui s'en va à Québec, couvrir l'Assemblée Nationale. Belle fête. Elle est drôle Martine Biron.

Voilà, je vous réécrirai peut-être aujourd'hui.

samedi 21 juillet 2007

Pour les voyeurs...

HBO vient de lancer un site internet pour mousser leur prochaine télé-série, Voyeur. Le site est un petit bijou.

Une expérience web qui aurait coûté entre 7 et 10 millions de dollars à la chaîne.

Vous y trouverez plein de gratte-ciel et plein de fenêtres pour espionner. Il y a des peintres qui tuent ; des mères au foyer qui se font des petits extras l'après-midi quand leur mari est parti. Tout ce beau est reliés et c'est en espionnant dans toutes les fenêtres que vous comprendrez réellement ce que vous voyez.

C'est très bien fait. Ça amène la télé un peu plus loin sur le web.

Parce qu'on a tous un p'tit côté voyeur.

Mon sous-sol


Trois photos de mon sous-sol.
Brun.
Notez le mordillo sur le mur de briques.
Il y aussi la télé. Juste en dessous, il y a un vieux supernintendo.
Notez le tapis brun et jaune. Il y a aussi le divan avec des fleurs oranges.


Edmonton, Festival city

Edmonton s'est donnée un nom. Elle s'est auto-proclamée "Festival city". Quand je suis arrivé ici, j'étais content. WOW ! Finalement pas besoin d'être à Montréal pour vivre l'atmosphère enivrante des festivals, il n'y a pas juste Montréal dans la vie...

Edmonton, la ville des festivals allait m'ouvrir ses bras et me faire découvrir......

Un univers assez étrange.

Edmonton fait tout au même endroit : le Square Churchill. Une espèce de place ouverte, pas plus gros que le Square Berri à Montréal ou la place entre le Grand Théâtre et l'Olympia à Québec, en moins charmant bien sûr.

Churchill Square est en plein centre-ville, entre tous les buildings. À Edmonton, il n'y a presque pas de monde qui habite le centre-ville, tout le monde est en banlieue "proche" (entre 10 et 20 minutes du centre-ville). Donc ces festivals n'attirent que les travailleurs sur l'heure du midi et du moment où les bureaux ferment et qu'il est passé 6h30 du soir, Chruchill Square se vide. Pathétique, le soir, il n'y a absolument rien qui se passe d'intéressant.

Donc ya plein de festivals, le problème, c'est qu'ils sont pas mal tous plate. Il manque quelque chose.

Par exemple, sur la photo du Carré Churchill, que vous venez de regarder, il y a une espèce d'enclos avec des table à pic-nic dedans (là où il y a les pub de Coors light et de Molson Canadian) les gens sont assis et boivent . C'est Beer-city, dans le cadre de A taste of Edmonton, un festival d' "art" culinaire qui se déroule dans le moment.
Les gens sont confinés à cet endroit pour boire de l'Alcool, si vous voulez fumer, il y a un autre enclos, mais pas le droit d'y boire. Si vous voulez aller voir le show qui s'apprête à commencer dans la petite tente en forme de Dôme (Ça risque d'être plate, mais bon..), et bien vous devrez rester dans l'enclos pour boire votre bière et ensuite allez voir le show. Ne pensez pas aller devant la scène avec votre bière, INTERDIT!

C'est comme ça dans tous les festivals. TOUS, sans exception. Quand je suis allé dans les Rocheuses, c'était la fête francophone. Ils étaient à peu près 500 personnes sur un grand terrain de Baseball. Le show se déroulait au marbre et la tente de bière était dans le champs droit. Tout l'espace est clôturé (c'est un terrain de baseball) Il fallait malgré tout boire sa bière dans le champ droit, ce qui laissait le devant du stage assez vide, et un parterre assez plate merci pour les musiciens qui se fendaient le cul pour attirer du monde à leur show.

C'est une réglementation provinciale qui force tout le monde à vendre la bière seulement dans des enclos.

Peut-être une influence de la culture du boeuf ?
C'est un peu ça l'Alberta...

mercredi 18 juillet 2007

Kevin Lowe

J'ai rencontré Kevin Lowe !

Les filles, Kevin Lowe est un ancien défenseur des OIlers et aujourd'hui c'est le directeur de l'équipe. Un peu comme Bob Gainey à Montréal.

J'ai rencontré Kevin Lowe à l'inauguration d'une maison pour trisomiques à Edmonton. Je l'ai même interviewé. À la fin je lui ai dit que j'étais pas mal content que Sheldon ait quitté Montréal, il m'a répondu : "Moi aussi." Il m'a donné une grosse tape sur l'épaule pis yé partie. C'tait l'fun.

Sinon, ya un super bon article dans Wired sur un geek qui aurait peut-être tuer sa femme. Le gars a inventé une nouvelle manière de classer l'information dans Linux (un logiciel d'exploitation), Un jour sa femme est venue lui porter les enfants, il se seraient engueulés, pis elle est disparue. On a retrouvé un peu de son sang dans la voiture de son mari (le geek) et le gars est emprisonné depuis. Il va avoir son procès d'ici la fin de l'année. Un lien ici. C'est super bien écrit si vous avez 15 minutes à perdre.

mardi 17 juillet 2007

Comme dans une bibliothèque

Je pense que vous êtes huit, peut-être deux. Peut-être que j'ai pas de fans du tout...

J'ai arrêté de blogger assez rapidement. Comme quand j'étais petit et que j'ai arrêté de jouer au baseball en plein milieu de la saison, J'ai faké une blessure, parce que je trouvais ça plate.

Alors j'ai arrêté d'écrire, pas parce que j'aime pas ça. Juste parce que je suis narcissique et que pendant les cinq premiers "posts" de ma vie, ya quelques amis proches qui sont venus me saluer, mon père m'a écrit un message personnel (je crois qu'il ne savait pas que c'était publié "outlarge" - pardonnez ce babyboomer) mais ya personne qui est venu, véritablement blogger chez-nous.

Ça m'a fait chier, je me suis dit que personne lisait, pis j'ai arrêter d'écrire. Maintenant je sais que vous lisez en silence, comme dans les bibliothèques.

Alors voilà. Je recommence ce soir.

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BadLuck

Je vous ai déjà parlé de la crise du logement. Je vous ai déjà dit que yavait pu rien à Edmonton qui se louait en bas de 900$ par mois, même pour le pire des taudis... Mais aujourd'hui j'ai vu la conséquence de cette crise du logement : Tent City.

C'est en plein coeur de la ville, à trois rues des gratte-ciels. C'est un camping improvisé par des sans-abris. Mais ces sans-abris, ce ne sont pas juste des autochtones imbibés d'alcool qui errent dans les rues depuis qu'ils ont 13 ans, comme le voudrait les préjugés. Ces sans-abris là sont un peu différents : ils ont un peu d'argent, mais pas assez pour pouvoir se louer un truc, même le pire des trucs.

Ils touchent pour la plupart des prestations gouvernementales à la suite d'accident de la route ou du travail. Sinon, ils sont au chômage comme cette mère de 4 adolescents qui touche 1500$ par mois. Trouver un 5 1/2 qui lui permettrait de loger tout le monde, et de les nourir est IMPOSSIBLE.

Le 5 1/2 complètement minable coûte 1200$-1300$ par mois. Alors elle vit dans la rue, les jeunes habitent dans la famille.

Ces hommes et ces femmes, au demeurant assez ordinaires, ont eu une badluck.

Une crisse de badluck.

Du jour au lendemain, tu peux plus travailler, ça te prend des mois à recevoir une première prestation (parfois jusqu'à 3 mois). T'as pas d'économies. Tsé, tu vivais à la p'tite semaine, tranquille : un peu de cash pour ta bière, un paquet de cigarette, le loyer, l'épicerie, ton salaire d'infirmière était suffisant. Ton salaire de plombier aussi. Pis paf la Badluck.

Un accident non seulement qui te brise physiquement, mais un accident qui te casse pour de bon, sinon pour un boutte en tout cas. Une niaiserie. T'étais pas comme "eusôtre" maintenant t'en fait partie. C'est du monde de même qu'il y a dans ce camping.

Ils côtoient aussi les habitués de la rue. Drogués, prostituées, p'tits criminels ou alcooliques. Tous ensembles, dans un camping de 65 tentes. Ils sont 150-160. Ils ont quatre toilettes sèches et un camion citerne qui leur apporte de l'eau potable.

C'est un organisme pour leur venir en aide qui leur fournit ces services.

Là le gouvernement souhaite les évincer de ce terrain provincial, mais les groupes d'aide disent : "Ça sert à rien tant qu'il n'y aura pas plus de logements à prix abordables. En attendant, ça ne sert à rien de les chasser de là, ils vont s'installer ailleurs, et le problème va recommencer..."

Ya aussi un peu de ça à Edmonton.

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Bobby Orr

Je suis en train de lire une biographie de Bobby Orr. Searching for Bobby Orr, comme dans Searching for Bobby Fischer. C'est pas terrible comme livre. L'auteur, Stephen Brunt, est un journaliste et chroniqueur sportif au Globe and Mail. Il peint un portrait de Orr, sans lui avoir parlé, à travers des textes de journaux et des entrevues, gros travail de recherche, mais en même temps, on aurait le goût d'entendre Orr le dire qu'Esposito le faisait chier.

Un lien pour voir Bobby en action. (À regarder sans son pour ne pas devenir sénil) Impressionant quand même le numéro 4 !

mardi 3 juillet 2007

Les Rocheuses

C'est pas mal spectaculaire les rocheuses. Tu le sais pas tant que tu y as pas mis les pieds. Fait frette un peu par exemple, mais c'est vraiment beau.

J'ai fait du camping avec la gang de Radio-Canada. Un beau camping au pied du mont Whistler, pas la ville, le mont, qui est situé à Jasper en fait. Mélangés ? C'est normal.

Sinon, on a fêté fort Canada Day ! Ben non, c'est pas vrai. Même pas chanté l'hymne nationale. Juste bu des bières en entendant au loin le bruit des feux d'artifice. Ce soir, là, on a bu pas mal fort, peut-êre pour oublier.

Sinon, j'adore ma job. je suis payé pour parler et informer. C'est vraiment cool. Et la Radio de Rad-Can en région, ben la dynamique est vraiment différente d'à Montréal. Parce que tout est concentré autours d'une communauté en voie de disparition : les francophones. Leur préoccupations sont les nôtres et on doit s'en faire le miroir.

C'est tout. C'est quétaine, mais c'est comme ça.

Ciao